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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 7 février [18]72, mercredi matin, 8 h.

Je ne sais qu’augurer du temps pour tantôt, mon cher bien-aimé, celui de ce matin étant fort louche. Tout ce que je sais, c’est que je t’aime et que je serais bien heureuse de pouvoir faire une petite promenade avec toi aujourd’hui ; outre le bonheur en lui-même de passer quelques bons moments avec toi, j’aurais la diversion du souvenir de l’affreuse soulerie de Suzanne hier soir et de la nuit blanche qui en a été pour moi le résultat. Cette malheureuse fille devient de jour en jour plus ivrognesse et de moins en moins propre à son service ; et pourtant je ne peux pas prendre sur moi de la renvoyer ; mais j’avoue que j’éprouverai une certaine satisfaction triste le jour où d’elle-même elle me quittera. Je compte sur l’excellence de ta nuit pour me consoler de la mienne. En attendant que j’en aie la certitude, je me prépare à la promenade projetéea pour tantôt. Mon Dieu, que Dulac a donc été inintelligent hier ! Pour un homme d’esprit… etc. [1] Heureusement qu’il a du cœur, ce qui rachète beaucoup de bévues. Moi je t’adore, voilà mon excuse.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 34
Transcription de Guy Rosa

a) « projettée ».

Notes

[1« Pour un homme d’esprit, vraiment, vous m’étonnez ! » lance Ruy Blas à Salluste (Ruy Blas, Acte V, scène 3).

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