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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 9 septembre [18]73, mardi, 1 h. ½ après-midi

Je suis tellement abrutie et aplatie par le rhume que je ne sais plus où j’en suis. Excepté t’aimer, je ne suis capable de quoi que ce soit que de tousser et de me moucher. J’ai beau entasser casaque et paletot, flanelle et tricots de laine sans quoi je ne peux pas parvenir à me réchauffer. Je commence à croire maintenant que j’aurais mieux fait de partager ton averse hier et d’en garder soigneusement toutes les rigoles dans mes vêtements sans en changer ni même les faire sécher, comme tu persistes a à le faire encore à présent, il est probable que je serais guérie et prête à recommencer de nouveau. Noël Parfait et Langlois viennent de venir tout à l’heure. Ne te trouvant pas ils ont demandé à Mariette l’adresse de ton fils [1] et je crois qu’ils y sont allés. Il n’est guère probable qu’ils aient été reçus en l’absence de Mme Charles qui doit être allée à la vente de Rochefort Rochefort. Je ne pense pas pouvoir copier aujourd’hui à cause de mes yeux larmoyants et d’un mal de tête carabiné d’enchifrènementb [2]… Je craindrais trop de me tromper. Demain je m’y mettrai dare-darec. Aujourd’hui je me bornerai à t’adorer.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 263
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « persiste ».
b) « enchiffrenement ».
c) « dar dar ».

Notes

[2« Enchifrènement » : nez bouché.

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