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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 28 août [18]73, jeudi matin, 7 h. ¾

Cher bien-aimé, j’espère que ta nuit a été meilleure que la mienne. J’espère aussi que tu es en meilleures dispositions pour moi que tu ne l’étais hier au soir. Jamais cependant je ne t’ai prouvé plus d’amour et plus de tendre sollicitude qu’à ce moment-là. Je regrette que tu te sois mépris sur ma franchise peut-être mal éclairée mais pleine de bonnes intentions. Enfin, mon cher grand bien-aimé, tu sais que ce n’est jamais de gaîté de cœur que je m’immiscea dans tes affaires mais parce que tu me fais l’honneur, quelquefois dangereux pour mon infime jugeotte de me demander mon opinion. Cette fois encore je me suis trompée, je t’en demande pardon bien sincèrement. Si je ne craignais pas que tu prennes le change ce matin sur le mauvais état de santé où je me trouve je t’aurais demandé de me laisser garder la maison. Mais j’ai trop peur que tu ne prennes pour de l’humeur ce qui n’est que de la souffrance et j’ai aussi trop de désir de t’entendre relire une seconde fois Marie Tudor pour ne pas résister à mon mal et à ma tristesse [1]. Donc j’irai à ce festival dramatique et je tâcherai de m’y bien comporter surtout si tu m’y encouragesb par ton sourire et par de bonnes et tendres paroles. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 251
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « imiscie ».
b) « encourage ». 

Notes

[1Marie Tudor sera repris à la Porte-St-Martin le 27 septembre.

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