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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 21 août [18]73, jeudi soir, 5 h.

Tu vois, mon cher bien-aimé, que je fais tout ce que je peux pour triompher de mes misères et qu’il n’y a pas de ma faute quand je n’y parviens pas. Aujourd’hui comme hier je souffre d’atroces douleurs de reins et de côté dès que je marche ou que je me tiens debout. Je ne m’en plaindrais pas autrement si ta bonté adorable ne s’attristait pas outre mesure de ce bobo et si tu ne t’imposais pas la privation de ne pas aller sans moi où tes affaires, tes affections et ton plaisir t’appellent. Cette pensée me donne tant de remords que je fais tous mes efforts pour t’accompagner chaque fois que l’occasion s’en présente. Mais je crains qu’à la fin le mal ne soit plus fort que mon courage et j’en ai beaucoup de chagrin. C’est si doux de ne pas te quitter que je suis prête à donner de ma vie un an pour un jour de ce bonheur-là, tant que le bon Dieu me laissera sur la Terre. Tu ne sais pas, tu ne peux pas savoir à quel point je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 244
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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