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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 juillet [18]73, jeudi matin, 5 h. ½

Où en es-tu de ta nuit, mon cher bien-aimé ? Moi la mienne est finie depuis déjà longtemps. Et, de guerre lasse, je me lève pour tâcher de trouver un peu de fraîcheur dans la fournaise ardente que le soleil fait de ma chambre. Je t’écris derrière mon volet, presque dans l’obscurité, mais j’y vois toujours assez clair pour prendre à l’aveuglette les tendresses dont mon cœur est plein pour toi. J’espère que tu as bien dormi. Je voudrais que nous fussions déjà partis tant j’ai hâte de te voir tranquillisé sur ton cher petit Victor [1]. Aujourd’hui, et malgré le collationnement, je vais commencer le déblaiement de ma maison et préparer ma malle. J’éprouverai un vrai soulagement quand cette besogne, pour laquelle je me sens de plus en plus impropre, sera terminée. Il ne me reste pour cela que deux ou trois jours. C’est pourquoi, mon cher adoré, je fais force de voile et de rame pour en venir à bout en t’aimant de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 224
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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