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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 juillet [18]73, samedi 3 h. de l’après-midi

Je t’obéis, mon pauvre bien-aimé, au risque de faire une piteuse mine à tes invités tout à l’heure. J’espérais que tu me laisserais quelques heures de repos d’ici à ce soir mais puisqu’il paraît que c’est impossible, je tâcherai de faire de mon mieux pour qu’on ne s’aperçoive pas jusqu’à quel point je suis fatiguée et hébétée. En attendant il faut encore que je surveille les préparatifs du dîner de ce soir et que je dirige l’inexpérience de la jeune Joséphine pour le couvert. Ces choses seraient moins que rien si je n’étais pas tout à fait hors de service depuis déjà longtemps. Je ne suis pas Jonas mais le temps est venu pour moi de faire la retraite et le plus tôt sera le mieux pour moi. J’espérais qu’Émile Allix t’apporterait des nouvelles plus concluantes de ton fils Victor [1] que celles qu’il t’a données de sa santé. Mais, telles qu’elles sont, elles sont encore assez bonnes pour prendre patience jusqu’au jour où il pourra venir te retrouver. En attendant tâchons de ne faire qu’un seul cœur de nos deux et aimons nous comme si nous n’étions déjà que deux amis.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 202
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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