Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1873 > Janvier > 5

Guernesey, 5 janvier [18]73, dimanche soir, 4 h. ½

J’étais trop souffrante ce matin pour t’écrire, mon cher bien-aimé, je me suis contentée d’assister à ton lever qui m’a fait craindre que tu n’aies pas passé de ton côté une beaucoup meilleure nuit que la mienne ; puissé-je m’être trompée, je ne désire que ça. Je suis encore si fatiguée et si abattue de ma lutte physique et morale avec la vie que je ne sais si j’aurais le courage d’aller jusqu’au bout de ce gribouillis ce soir. Il est vrai que ce que j’aurai à te dire n’est rien moins qu’amusant ni utile et je ferais aussi bien de « passer ça » comme disaienta tes enfants quand ils étaient petits. Il vaut mieux pour moi garder le reste de mes forces pour élucubrer un prologue à mon testament que j’enverrai à mon honnête Louis [1] pour le faire exécuter le cas échéant et sans aucun préjudice, bien entendu, pour toi et les tiens, que de rabâcher des roucouleries ridicules dont tu ris peut-être toi-même tout le premier à la cantonade avec les jeunes premières qui sont sur ton passage. Tu vois je manque de gaieté et de santé c’est pourquoi j’abrège autant que possible mes jérémiades pour te dire que je t’aime et puis voilà tout.b

BnF, Mss, NAF 16394, f. 4
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

a) « disait ».
b) La lettre s’achève au milieu de la page, ce qui est rare, car d’habitude Juliette utilise l’intégralité de ses quatre pages.

Notes

[1Louis Koch fils, son neveu.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne