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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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18 mai 1877

Paris, 18 mai [18]77, vendredi matin, 10 h.

Au triple battement de mon cœur, mon grand bien-aimé, et à coup de mes pattes de mouche, je t’envoie ma restitus au risque que tu la laisses sous la remise… dans mon tiroir comme celle d’hier. Mais je n’ai pas le droit de m’en plaindre car je suis de moitié dans cet oubli humiliant. Heureusement que le bon Sénat va me fournir l’occasion de voyager côte à côte avec toi et la chance de te voir pendant toute la séance pourvu que je sois bien placée pour [cela ?]. Je t’ai envoyé ce matin un billet très aimable de Laurent Pichat et tu trouveras tout à l’heure une lettre très émue du bon Berru et un mot enthousiaste de Biéville. Le reste : rien, rien, rien, que mon amour qui verdoie et mon gribouillis qui poudroie [1] d’or massif.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 134
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Allusion au conte de Perrault Barbe-Bleue : à la jeune épouse de Barbe-Bleue qui attend l’arrivée de ses frères pour la sauver de la mort imminente, sa sœur Anne, juchée en haut d’une tour, en réponse à la question « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? », dit : « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie ».

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