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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 25 avril [18]77, mercredi matin, 7 h. ½

Je te donne mon bonjour tout frais éclos, mon cher petit homme, avec le désir qu’il te trouve pionçant à poings fermés, dût Patron-Minette s’en scandaliser et se voiler la face. Quant à moi, est-ce printemps, est-ce Pologne, est-ce folie [1] ? j’éprouve une sorte d’émoustillement de jeunesse et d’activité qui me force à me lever avant tout le monde et à ouvrir mes fenêtres toutes grandes dans ma chambre et partout [dans] l’appartement. Quel bonheur ce serait si nous étions à Guernesey. Hélas ! hélas ! hélas ! [illis.] !!!! il n’y faut plus songer. Lefèvre seul peut se donner cette joie avec sa femme et avec sa fille d’ici à quelques jours. Il me l’a dit et j’ai là une lettre de Mme Chenay qui me confirme la nouvelle. Heureusement que j’ai pour atténuer mes regrets la certitude de revoir bientôt nos chers petits excursionnistes et le bonheur toujours plus vif et plus grand de vivre auprès de toi que j’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 113
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1« Est-ce Pologne, est ce folie » est une expression récurrente sous la plume de Juliette Drouet, dont nous ignorons la provenance, où Pologne, par métonymie avec une idée reçue sur les Polonais, signifie peut-être « ivresse ».

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