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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 1er mars [18]77, jeudi soir 2 h.

Quelqu’un qui m’eût dit hier soir que tu irais sans moi à Versailles aujourd’hui m’aurait bien étonnée tant je me sentais alerte et bien portante et capable de lutter avec toi à pied, à cheval et en wagon. Hélas cette belle humeur et ce bel entrain n’ont pas duré longtemps et il a suffi d’une mauvaise nuit pour m’aplatir complètement. C’est bien humiliant et bien triste et bien décourageant aussi. Heureusement que tu es plus fort, plus jeune et plus alerte que jamais. C’est ce qui me console de ma podagrerie [1] et de toutes mes misères. J’espère aussi que tu reviendras assez tôt du Sénat pour venir m’embrasser avant dîner.
À ce propos, je me suis souvenue à temps que ta table était déjà au complet mardi prochain avec les trois Massicault, Magen, Calmann-Lévy, Noël Parfait et Léopold [2]. Mercredi, quatre Paul Meurice, Paul Foucher et Lecanu. Il n’y aurait que jeudi dans le cas où Mme Charles n’aurait pas disposé de toutes les places ce jour-là. J’ai donc ajourné les invitations jusqu’à nouvel ordre afin que tu en décides toi-même. Mon cher adoré, j’ai un côté de mon cœur dans la tristesse de n’être pas avec toi et l’autre côté dans la joie de sentir que tu m’aimes autant que je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 63
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Juliette Drouet souffre régulièrement de la goutte.

[2Léopold Hugo, neveu de Hugo (fils de son frère Abel).

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