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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 8 février [18]77, jeudi soir, 4 h. ½

Cher bien-aimé, je profite du reste de jour pour te bâcler ma restitus bouci boulà [1] et queue (par euphémisme) par-dessus tête. Je suis tellement dérangée, occupée et tiraillée en tous sens pendant la journée que je ne sais vraiment plus où j’en ai. À part mon cœur qui ne se fatigue jamais à t’aimer, je suis vraiment bien éreintée et bien abrutie depuis quelque temps. Aussi j’accueille avec joie toutes les réformes que tu veux faire dans tes habitudes par trop hospitalières, espérant y trouver pour premier bénéfice le repos dont j’ai tant besoin. Et à ce propos, mon divin bien-aimé, j’ai fait part à ma nièce de l’honneur que tu faisais à Louis [2] en l’invitant pour le 26 jeudi, jour béni au ciel et sur la terre depuis qu’il t’a vu naître. Mais, hélas ! il paraît que le pauvre garçon ne pourra profiter de la faveur insigne que tu lui fais à cause de son cours qui a lieu tous les jeudis et dont il ne peut pas s’abstenir. Je suis sûre qu’il en sera bien malheureux mais que faire ? That is the question. Je le plains autant que je le regrette pour lui et pour moi. Je te souris, je t’adore, tu es l’âme de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 40
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Expression populaire – patoisante ? – largement attestée : n’importe comment.

[2Il s’agit de Louis Koch fils (Jean-Louis Koch), neveu de Juliette Drouet.

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