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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 12 janvier [18]77, vendredi soir, 4 h. ¼

Où es-tu en ce moment, mon grand bien-aimé, afin que mon cœur mette le cap sur le tien à coup sûr ? That is the question. Après ça, peu importe, comme dirait le premier des plus petits des Guernesiais, le citoyen Marquand, car où que tu sois je t’adore et je te bénis. Mme Charles, qui se plaignait devant toi au déjeuner d’un trouble dans la vue et qui se sent encore un peu fatiguée, ne dînera pas avec nous ce soir ni la chère Petite Jeanne non plus.
Puisque te voilà, que je t’ai vu, que tu m’as souri et que je t’ai embrassé de toute mon âme, je n’en continue que mieux mon gribouillis commencé par un point d’interrogation. Je suis si heureuse dès que je te vois qu’il m’est impossible de me taire au risque de faire prendre ma plume d’oie pour celle d’une pie. J’ai oublié de te prévenir que c’est aujourd’hui jour de réception féminine chez Mme Charles et qu’il ne tiendra qu’à toi d’avoir le plus grand succès parmi cette foule de jolies femmes. J’espère qu’elles ne prendronta pas tout et qu’il en restera encore assez pour mon bonheur le reste de mes jours.
Ai-je trop de confiance ? Chi lo sa ? en attendant, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 13
Transcription de Guy Rosa

a) « prendrons ».

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