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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 juin 1857

Guernesey, 10 juin 1857, mercredi matin, 10 h. ½

Il paraît, mon cher adoré, que vous avez encore commencé votre journée sans venir me voir ? Je ne vous en fais pas mon compliment. Si c’est comme cela que vous croyez me faire prendre patience en attendant mon burgau [1], vous vous trompez grossièrement. Quant à le garder indéfiniment et définitivement, mon burgau, vous vous retrompez de plus en plus, dussé-jea l’arracher de vos bras tout sanglants au tir, à l’arc, au canon, à la flèche empoisonnée, à la [illis.] sur sa tige, par mer, par terre ou par trahison. En attendant je veux bien le confier à votre rare probité ainsi qu’à votre sollicitude éclairée par 27 becs de gaz sans compter les trente-six chandelles de luxe répandues et répandant leur suif et leur lumière dans votre palais somptueux et votre conscience délicate. Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte et digne garde nationale et je vous attends de bahut ferme et vier coffre haut.

Juju

BnF, Mss, NAF 16378, f. 104
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « dussai-je ».

Notes

[1Burgau : coquille univalve nacrée.

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