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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 29 juillet [18]77, dimanche matin, 10 h. ½

J’espère, mon cher bien-aimé, que tu as passé une bonne nuit et je souhaite que cette journée te soit aussi heureuse que je t’adore. Je viens d’envoyer ta lettre et les cent francs qu’elle contient à Mlle Guinault, tout en trouvant ta générosité trop ou trop peu motivée. Mais ceci est un mystère entre toi et elle que je ne désire pas approfondir. Pourvu qu’elle se contente de battre monnaie sur toi à distance, c’est tout ce que j’ai le droit d’exiger. Est-ce trop ? En attendant ta réponse, je me fais de nécessité vertu et des tourments de mon cœur la sérénité de mon âme. Ca n’est peut-être pas bien clair ce que je te dis là et cependant c’est la vérité. Je souffre de tous ces émiettements de ton cœur pendant que mon âme continue à t’admirer, à te vénérer, à te bénir. Cette sublime contradiction tient à ce que je t’adore comme on adore Dieu. Même quand il nous torture.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 204
Transcription de Guy Rosa

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