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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 15 juillet [1880], jeudi matin, 10 h.

Cher bien-aimé, à l’encontre des jours qui se suivent et ne se ressemblent pas, témoin celui d’hier et celui d’aujourd’hui, mon amour se suit et se ressemble depuis le premier baiser que je t’ai donné le 16 février 1833 [1] jusqu’à celui que je t’ai donné ce matin pendant que tu dormais. Je t’aime et je t’adore sans solution de continuité et sans aucune diminution, au contraire, depuis plus de quarante-sept ans. Et je sens que je t’aimerai toujours ainsi jusqu’à mon dernier souffle dans cette vie et pendant toute l’éternité de mon âme. Quel beau jour et quelle belle fête hier, mon grand bien-aimé ! On aurait dit que ton génie, que ton cœur et que ton âme avaient passé tout entiers dans cet excellent peuple parisien hier ! Je n’en n’ai pas dormi de la nuit mais j’en suis bien heureuse puisque je l’ai passée à t’admirer, à t’adorer et à te bénir.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 189
Transcription d’Emma Antraygues et Claire Josselin

Notes

[1Les amours de Juliette Drouet et Victor Hugo commencent le 16 février 1833 à l’époque où elle joue la princesse Negroni dans sa pièce Lucrèce Borgia à la Porte-Saint-Martin.

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