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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 188-189

Vendredi, midi ½

Depuis hier au soir, mon cher Toto, vous avez été bien injuste pour moi et pour vous. Vous avez rendu triste des heures qui auraient pu être toutes charmantes. Vous me tourmentez, vous vous rendez malheureux, et pourquoi ? Ne suis-je pas tendre avec vous ? Ma conduite n’est-elle pas celle d’une bonne et honnête femme ? Ce que vous me donnez au dehors en considération, vous me le reprenez au dedans en bonheur. S’il m’était permis de faire un choix, je vous prierais de laisser le monde penser comme il voudra et ce qu’il voudra de moi parce que son opinion n’importe pas à mon bonheur. Mais je vous prierais aussi de m’estimer, d’être heureux avec moi parce que sans votre estime et sans votre bonheur, je ne peux pas vivre heureuse ni tranquille. À l’heure où je vous écris, je ne vous en veux pas, mais je souffre de la pensée que vous pouvez tomber malade des suites de la fatigue de cette nuit. Croyez-vous que ce soit là du bonheur ? Mon cher petit Toto, sois donc plus confiant, je t’assure que je mérite bien toute ta confiance et tout ton amour. Je ne voudrais pas te tromper pour aucun intérêt de la terre ni du ciel. Je t’aime et j’ai besoin de ton estime.
Je ne sais pas si tu as été content de ce que je n’avais pas fait de question à la portière. J’ai pensé que cela était inutile, maintenant je le regrette.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 188-189
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

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