Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 154-155

Jeudi, 2 h. ½ après midi

Mon cher bien-aimé, je n’ai jamais eu plus besoin de ton amour que dans ce moment. Je suis accablée de tristesse et d’inquiétude. Ma pauvre fille a été en danger et on me fait espérer qu’elle en est sortie aux moyens de deux vésicatoiresa, mais je n’en suis pas sûre, mais je souffre de la savoir malade et loin de moi. En vérité, Dieu n’est pas juste d’envoyer des maladies à de pauvres enfantsb qui n’ont rien fait pour souffrir.
De plus et pour mettre le comble à mon tourment, Mlle Watteville est elle-même dans son lit, fort malade. N’y a-t-il pas de quoi perdre courage ? Pour moi, je ne sais pas pourquoi j’existe ? J’ai le cœur serré, l’esprit à l’envers, et encore tu n’es pas là pour me soutenir de ton regard si doux et de ta parole si puissante sur ma pauvre créature.
Mais je t’aime au milieu de tous mes malheurs.
Je ne t’aime pas plus qu’autrement parce que c’est impossible.

Juliette

Mme Lanvin est auprès de moi depuis 11 h du matin. Je la gardec à dîner.

[Adresse :] :
À mon bien-aimé

BnF, Mss, NAF 16324, f. 154-155
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « vessicatoires ».
b) « enfans ».
c) « gardes ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne