Paris, 15 novembre [18]77, jeudi matin, 11 h.
J’aime à croire, mon grand adoré, que tu as passé une bonne nuit nonobstant les soucis de toute nature qui te harcèlent en ce moment-ci. J’espère que nous touchons à la délivrance de tous, y compris l’éloquent Pourcet et son état-major [1]. Je me hâte d’en finir avec mes tracasseries de ménage ce matin pour être en état de t’accompagner au Sénat. Je n’ai encore lu aucun journal et j’ignore ce qui s’est passé à la Chambre, si tant est qu’il y ait eu autre chose que ce que nous en ont dit hier Paul Meurice et Rey . Quant à la répétition générale de Hernani [2] dimanche, je prévois qu’on va te demander beaucoup d’entrées de faveur pour cette curieuse et intéressante solennité, sans préjudice des autres pour la première représentation mardi prochain. D’avance je te prie de penser aux trois Lesclide qui ne pourraient pas tenir dans ma baignoire. Enfin, mon cher adoré, je te prie de m’aimer de tout ton cher grand cœur, tu n’obligeras pas une ingrate.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 311
Transcription de Guy Rosa