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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 23 février 1859, mercredi, 8 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé ; bonjour, mon sublime et infatigablea piocheur ; bonjour, je t’admire, je t’aime et je t’adore.
Je suis si avide d’air, de soleil et de printemps que je t’écris ce matin sans feu et toutes mes fenêtres ouvertes. Avec quelle joie et quel bonheur je reprendrai avec toi nos bonnes et ravissantes promenades d’autrefois. Mais pour cela, il faut que tu aies fini Les Petites Épopées, ce qui n’est pas une petite besogne. Encore si j’avais, pour prendre patience, ma copire jour par jour, je ne me plaindrais pas. Mais RIEN, RIEN, RIEN. Ça n’est vraiment pas assez. Et à ce sujet, je pense qu’il faudra que je te [tanne ?] pour écrire sur l’album de Mistress Marquand ; corvée dont je me passerais bien, soit dit entre nous ; c’est déjà beaucoup trop que je t’ennuie quelquefois pour mon compte. Enfin j’essaieraib tantôt de te tirer deux ou trois vers sans douleur, mais jusqu’à présent, je ne me souviens pas de ceux qui pourraient aller à la circonstance, de vers, et Dieu sait pourtant qu’il n’y a que l’embarras du choix dans ton splendide jardin de poésie car les roses et tous les autres miracles de végétation de ton génie n’y manquent pas. Mais la mémoire me manque dans ce moment. Je ne me souviens que d’une chose : que je t’aime de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 52
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « infatiguable ».
b) « j’essairai ».

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