20 février 1859

Guernesey, 20 février 1859, dimanche, 9 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé. Bonjour et tout ce qui s’ensuit de tendresse et d’amour. J’espère que tu as bien dormi et que tu es heureux et content ce matin. Moi, j’ai très bien dormi et je t’aime : bonne préparation pour le bonheur que tu voudras me donner aujourd’hui. Je ne te parle plus de copie puisque cela ne m’avance à rien, mais tu me feras grand plaisir quand il te plaira de m’en donner. Tâche que ce soit le plus tôt possible. Est-ce exprès que les quatre grandes fenêtres de ta galerie sont restées ouvertes toute la nuit et continuent^a de l’être malgré le brouillard épais et la pluie fine qui tombe ce matin ? Si c’est oubli, c’est fâcheux. Si cela a sa raison d’être, tout est pour le mieux et mon observation est inutile. Ce que je t’en dis n’est que par pur intérêt pour toi, mon cher petit homme, qui te donne beaucoup de peine et de fatigue de toutes sortes pour te créer une habitation de GÉNIE digne du TIEN. Maintenant que j’ai fait ce joli mot, qui n’est pas sorcier, je vous aime à la baguette comme une fée et je vous adore comme une ange. Juliette.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 49
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « continue ».