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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 9 novembre [18]77, vendredi matin

Je ferais mieux, mon grand petit homme, quand je suis triste, souffrante et maussade comme ce matin [1] de laisser mon gribouillis dans les limbes que de l’en tirer pour en ennuyera ton esprit qui a beaucoup mieux à faire que de t’occuper de mes soupirs de travers. Je le ferais comme je le dis, et avec une sorte de soulagement pour toi, si tu ne t’étais pas mis en tête qu’il fallait que cette tendre habitude de restitus, qui avait sa raison d’être autrefois, devait toujours durer même au-delà du possible. C’est ce qui fait que, quelque temps qu’il fasse, quel que soit l’état de mon corps, de mon cœur, de mon esprit et de mon âme, je te gribouille n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment. Ne t’en prends donc qu’à toi-même de la pauvre élucubration de ce matin et de toutes celles qui suivront car je sens que c’est de plus en plus incurable. Si tu m’en crois, nous laisserons tomber cette vieille habitude en désuétude comme le reste et nous n’en serons pas plus malheureux.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 305
Transcription de Guy Rosa

a) « ennuier ».

Notes

[1On aura remarqué que ce changement d’humeur date déjà de quelques jours.

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