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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 janvier 1859, lundi matin, 9 h.

Bonjour, mon doux bien-aimé, bonjour mon cher petit joueur HEUREUX, bonjour, je t’aime ; et si tu as passé une bonne nuit, et si tu te portes bien ce matin, je te souris et je remercie le bon Dieu. J’ai cherché à savoir si tes ouvriers travaillaient chez toi ce matin, mais il m’a été impossible de rien voir. Toutes les fenêtres sont closes et on ne voit aucun mouvement à l’intérieur. Il faudra que mon impatience se résigne à attendre jusqu’à demain pour entrer en pleine jouissance de mon ravissant petit tableau. Jusque là, j’ai de quoi réjouir mes yeux, mon cœur et mon âme en copiant tes sublimes vers [1]. Si tu avais pu entendre ce que Terrier et Kesler en disaient hier, tu en aurais été touché, autant pour l’admiration bien comprise qu’ils manifestaient pour ton génie, mais [illis.] pour l’estime et la vénération pour ta personne et pour ton caractère. Je les laissais dire tout haut pendant que mon cœur ajoutait tout bas une hymne [2] encore plus admirative, plus tendre et plus sainte à toutes tes vertus cachées et divines qu’ils ne connaissent pas et que j’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 3
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Hugo est en train d’écrire Les Petites Épopées, 1e série de la Légende des siècles.

[2Propos à caractère religieux. Dans la liturgie catholique, une hymne est un poème religieux qui est chanté, notamment, pendant l’office divin.

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