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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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29 mai 1860

Guernesey, 29 mai 1860, mardi matin, 7 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour ma joie, mon bonheur, ma vie, bonjour. Comment vas-tu ce matin ? As-tu bien passé la nuit, mon cher petit homme ? Tu me diras cela tantôt. Quant à moi j’ai très bien dormi et j’espère que je doublerai mon mauvais et triste mois de juin sans vrais accès de goutte. Du reste je fais tout ce que je peux pour cela, jusqu’à me priver d’un de mes plus grands bonheurs, celui d’aller sur la colline tous les soirs avec toi. C’est la plus grande et la plus difficile concession que je puisse faire à ma podagrerie et je la lui fais en protestant de tout mon cœur. Cependant si la saison s’humanisait un peu et si la chaleur revenait sérieusement j’aurais bientôt jeté la prudence aux orties et repris ton cher petit bras pour courir du matin au soir et du soir au matin. Mais jusqu’à présent c’est à peine si nous pouvons risquer quelques pas entre deux ondées et trois bourrasques. Tout cela n’empêche pas les feuilles de pousser, l’herbe de verdoyer et mon cœur de t’aimer et mon âme de t’adorer comme en plein soleil.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 126
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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