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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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21 mai 1860

Guernesey, 21 mai 1860, lundi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher adoré, bonjour. Tu as ouvert tes fenêtres de bon matin et je crois que tu as bien fait car il fait bien chaud aujourd’hui. J’espère que tu as passé une bonne nuit. Quant à moi, j’ai peu mais bien dormi et je ne m’en plains pas car cela m’a laissé tout le temps de repasser ta chère petite lettre dans mon cœur et dans ma mémoire. Chère petite lettre de mon âme, elle est encore sur mon cœur. Je n’ai pas encore pu décider à m’en séparer, cependant il le faut bien sous peine d’en user le papier. Tout à l’heure je la mettrai dans mon cher livre rouge après l’avoir rebaisée de toutes mes forces.
Tout s’est très bien passé hier avec Marquand et même on ne se serait jamais douté du déchaînement qu’il y avait eu contre lui la veille. Comme Dieu à l’occasion tu avais dit à cette tempête de haine : « Tu n’iras pas plus loin. » Et la haine est revenue se fourrer dans le manche. Je m’en suis félicitée pour ma part et j’ai été très contente de tout le monde, moi comprise. Je t’ai adoré dans ta puissance et dans ta bonté et je t’ai aimé de tout mon cœur et de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 119
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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