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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 mai 1860

Guernesey, 15 mai 1860, mardi matin, 8 h.

Bonjour et amour bien tendre, mon pauvre bien-aimé. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que tu ne te souviens plus de la douloureuse scène d’hier que pour m’en aimer davantage. Si je suis injuste c’est à mon cœur défendant et avec le désespoir profond de ne pouvoir pas te soustraire à cette injustice dont je souffre la première bien plus encore que toi. Enfin, mon pauvre adoré, la crise est passée pour longtemps, j’espère. Je ne veux plus songer qu’à t’aimer et je veux te sourire et je veux obéir toujours. Je suis toujours dans mon lit, un peu endolorie. Je ne sais pas si lorsque j’aurai pris mon déjeuner, dont je n’ai nulle envie, je me sentirai le courage d’aller au bain mais pour le moment cette idée ne me sourit pas. Il est vrai que jusqu’à présent le brouillard ne s’est pas encore éclairci. Peut-être que lorsque je serai levée le temps sera plus encourageanta. Jusque là, mon cher bien-aimé, je ne prends aucun parti que celui de t’aimer et d’âtre bien BONNE. Ce ne sera pas de ma faute si je ne tiens pas mon engagement envers nous et tu n’es pas le plus heureux des hommes comme tu en es le plus aimé.

Juliette

Mon bien-aimé,
Je sors de la maison à 2h. [illis.]. Je vais au bain par la rue [illis.]. Je reviendrai par le quai et la rue de la Fontaine et l’escalier. Tâche de venir au devant de moi. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 111-112
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « encouragement ».

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