Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1860 > Mai > 4

4 mai 1860

Guernesey, 4 mai 1860, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour ! Aime-moi, je t’aime. J’espère que tu as bien dormi toute la nuit et que tu te portes à merveille ce matin. Moi je vais très bien car je t’aime jusque dans la moëlle de mes os. Quand me mettras-tu à la collation de Les Misérables  ? Je suis toute prête et j’attends avec impatience que tu me permettes de refaire connaissance avec tous ces sublimes misérables-là. Le plus tôt sera le mieux pour moi et pour la copire qui marchera de front avec ton travail. Aussi mon cher petit homme dès que tu pourras me mettre à l’ouvrage tu me rendras bien heureuse. Jusque là je voudrais bien que tu penses à m’apporter ton flacon au bicarbonate. Du reste le même PHÉNOMÈNE que tu remarquais en toi, ou plutôt HORS de toi, s’est produit chez moi ce matin sans aucun des motifs que tu lui attribues pour toi-même. Donc cela ne tient en rien aux oranges ni aux asperges dont je ne mange pas, mais bien plutôt à la température. Du reste, mon adoré, je crois que l’usage du bicarbonate ne peut que te faire grand bien et tu feras bien de t’y remettre le plus tôt possible. Il est important que tu tiennes ta santé en parfait état au moment où tu reprends ce prodigieux travail des Misérables. Quant à moi je tâcherai d’y contribuer de mon mieux, à cette chère santé, ne fût-ce qu’en t’aimant avec un redoublement de tendresses et de soins.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 102
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne