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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 mars 1870

Guernesey, 10 mars [18]70, jeudi matin, 7 h. ½

Nuit quelconque, mon cher adoré, mais toujours le diable au cœur. Donc, si tu as bien dormi et si tu m’aimes, je me porte bien et je suis la plus heureuse des femmes, voire même des Duchesses [1], en dépit de mon shillinga. Cependant il ne faudrait pas vous habituer à me faire gagner tant que ça parce que je ne vous le pardonnerais pas [2]. Mes jardiniers sont déjà en ouvrage. Ils sarclent ce matin le gazon de ton chiffre puis ils planterontb tout de suite les fleurettes du chiffre même. J’ai bien de la peine à expliquer une chose très simple et que tu comprendras malgré cela. Je sais si peu me servir des mots que tout est pierre d’achoppement pour ma pauvre pensée boiteuse. Il n’y a que mon cœur qui possède à fond sa PLATINE d’amour. Sur ce sujet-là, rien ne l’embarrasse. Il peut en parler et en écrire depuis le matin jusqu’au soir sans se lasser ni se tarir.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 70
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

a) « shelling ».
b) « planterons ».

Notes

[1Par « Duchesses », Juliette désigne la duchesse de Saint-Albans et sa fille, que Hugo fréquente avec plaisir à cette époque.

[2Juliette et Victor jouent parfois le soir au loto ou au Nain Jaune.

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