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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mars 1870

Guernesey, 6 mars [18]70, dimanche, 9 h. du m[atin]

J’espère, mon pauvre adoré, que tu n’as pas fait un double emploi de mon horrible de nuit en la partageant de ton côté ? Je compte bien, au contraire, que tu as eu le bon esprit de dormir à poings fermés toute la nuit pendant que les crampes, les douleurs, la toux, me torturaient à qui pire pire. J’ai eu ce matin à peu près une heure de sommeil et de calme dont je profite tout de suite pour te donner mon âme la seule chose saine que j’aie en moi. Maintenant que c’est fait : JE BRAVE ENCORE SYLLA [1]. Tel est mon stoïcisme et ma littérature. C’EST UNE BONNE CUIRASSE qui m’aide à lutter contre tous les maux possibles et impossibles. Vous en aurez la preuve tantôt en me voyant sur pieds et sur pattes comme si de rien n’était. D’avance je vous envoie mes tendresses les plus GAILLARDES, TA. Préparez-vous y.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 66
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Citation de la dernière strophe du poème « Ultima verba  », le dernier des Châtiments (1853) : « Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même / Ils ne sont plus que cent, je brave encore Sylla ; / S’il en demeure dix, je serai le dixième ; / Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »

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