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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 novembre 1860, mardi midi

Je suis bien heureuse, mon cher petit homme, de savoir que tu vas bien et que tu as passé une bonne nuit. Cette certitude me fait prendre ton absence en patience, en attendant que je me résigne à ne pas te voir ce soir à l’heure accoutumée, puisqu’il est trop probable que tu seras forcé cette fois d’assister au concert des WORKMEN depuis le premier DO jusqu’au dernier SI (ne pas lire SCIE), à moins que tu n’improvisesa encore une autre FUGUE à mon profit comme l’autre soir. Je le désire de toutes mes forces sans oser y compter tout à fait tant j’ai peur de faire déchanter mon bonheur. Ce dont je suis bien sûre, mon adoré, c’est de ta bonté pour moi qui te fait toujours faire plus que l’impossible pour me rendre heureuse. Donc, mon cher bien-aimé, je t’attendrai jusqu’au dernier moment de la soirée trop heureuse si je parviens à te baiser de toute mon âme avant de me coucher. Peut-être y aura-t-il un second Balthazar chez Miss Allix et seras-tu obligé d’y aller. Dans tous les cas, mon cher petit homme, je suis contente que tu fasses une amusante diversion à ton travail trop absorbant ; pourvu que tu m’aimes, que tu penses à moi, que tu me regrettes et que tu me désires je suis heureuse de toutes les distractions que tu peux prendre. Je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 305
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « improvise ».

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