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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 1er octobre 1860, lundi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher adoré ; bonjour avec l’espérance d’une bonne journée ; bonjour avec la certitude d’un profond amour pour toi ; bonjour je te souris, je te baise, je te bénis.
Comment vas-tu ce matin, mon doux petit homme ? As-tu bien dormi toute la nuit ? Tu n’as pas encore ouvert ta fenêtre mais je sais que cela ne signifie rien en tant que santé. D’ailleurs tu fais bien de ne pas te livrer aux influences du brouillard pendant que tu es immobile au lit. Quant à moi, contrairement à mon habitude je me suis levée à 7 h. ½. Et je n’en ai pas plus ni mieux dormi pour cela au contraire. Décidément j’ai le corps, sinona l’esprit, de contradiction. Tout ce qui chez un autre amènerait le sommeil et le calme m’agite et me donne de l’insomnie. Ainsi ces charmantes promenades du soir après dîner qui devraient me faire autant de bien qu’elles me font de plaisir n’ont pas pu jusqu’à présent me donner une bonne vraie nuit. Il est vrai que je ne dors pas mieux sans elles, ce qui prouve que je suis une vieille patraque incurable et qu’il faut en prendre mon parti. Tant que tu ne t’en lasseras pas et tant que tu m’aimeras je ne m’en plaindrai pas et je serai gaie, heureuse et contente de mon sort et j’en remercierai Dieu, car ma santé, ma vie, mon bonheur c’est ton amour.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 257
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « si non ».

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