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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 septembre 1860, jeudi matin, 7 h.

Bonjour, mon adoré petit homme ; bonjour, je baise tes yeux endormis et je te souris à travers ton rêve ; bonjour. J’espère que tu as eu un GOOD concert hier et que tu as passé une VERY bonne nuit. J’espère encore que nous aurons une belle et bonne journée et un bon petit festival ce soir bien gai, bien doux et bien charmant. Je regrette que ma table soit trop petite à cause des Leballeur et Auzou, qui peuvent croire que je les boude au sujet du portrait tandis qu’il n’en est rien qu’une salle à manger trop étroite et une table trop courte. Du reste ilsa ne pourraient s’en plaindre que pour la forme car leur couvert étant en permanence chez toi ils doivent peu se soucier de mon FRICOT ni d’aucun autre. Sans compter que ton Charles n’est pas fâché d’avoir le plus de convives possible à la table de Hauteville House. Cela étant, tout est pour le mieux et je me promets d’user de mon droit d’être heureuse ce soir en te voyant dîner de bon appétit et en sentant ton cher petit pied sur le mien. En attendant je vais continuer tout à l’heure ma reconnaissance avec la pauvre Fantine et la chère petite COSETTE et je tâcherai d’en copier le plus possible aujourd’hui malgré mes petits préparatifs pour ce soir que je ne peux pas laisser faire à Suzanne sous peine de lui faire négliger et manquer son dîner, ce qui serait un véritable désastre et une grande humiliation pour L’HONNEUR DE MA CUISINE. Cher adoré, tu vois que je te souris dès le matin et que je ne demande pas mieux que d’être très aimable, c’est-à-direb très heureuse. Il ne dépendra pas de moi que tu ne le sois toi-même autant que je t’aime, que je t’admire et que je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 248
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « il ».
b) « c’est à dire ».

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