30 mai 1868

Guernesey, 30 mai [18]68, samedi matin, 6 h. ¾

Nuit bonne, mon cher bien-aimé, amour meilleur encore, tel est mon télégramme ce matin. J’espère que le tien sera à sa hauteur. En attendant, voilà le collationnement interrompu encore une fois et cela à un des moments les plus formidables et les plus tragiques de ce livre terrible, poignant et EMpoignant entre tous tes livres [1]. Quel malheur que je ne puisse pas aider Madame Chenay à copier. Cela m’aiderait à calmer un peu mon impatience de tout savoir tout de suite. Enfin, puisque cela ne se peut pas ou ne se peut plus, je m’en venge en t’aimant comme une brute que je suis. Cela vous apprendra à ne me laisser rien autre chose à faire qu’à vous adorer du fond de mon cœur. Tant pis pour vous.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 150
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette