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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 – Lettres datées > Décembre > 3

[3 décembre [1835]], jeudi matin, 10 h.

Bonjour mon cher adoré, bonjour mon amour, bonjour ma joie. J’ai été bien méchante hier au soir. Eh bien, je t’en demande pardon. Je ne le ferai plus jamais. Jamais.
Je t’écris les yeux encore à moitié fermés, parce que ma pensée était éveilléea avant mes yeux, parce que j’ai besoin de te dire que je t’aime même en dormant.
Comment as-tu passé la nuit, mon bon petit chéri ? Est-ce que tu as veillé tard ? Tu étais déjà fatigué, et peut-être que tu auras eu froid car le temps s’est bien rafraîchib cette nuit, si j’en juge par le froid qu’il fait ce matin.
En t’en allant hier au soir, tu m’as dit : à tout à l’heure. Je voudrais bien que ce tout à l’heure là, fut le tout à l’heure d’à présent pour te voir un petit peu, pour prendre dans tes yeux et sur ta bouche le courage et la résignation de ne pas te voir aujourd’hui que tu vas au spectacle.
Mon cher petit Toto, je vous aime. Mon cher petit ange, je vous désire. Mon bonheur, ma joie, mon amour, j’ai besoin de vous voir. J’ai faim et soif de votre corpsc et de votre âme. Tâchez de ne pas me mettre à la diète absolue encore aujourd’hui.
Je vous attends. Je vous aime. Je suis bonne et je suis geaie. Et je suis votre Juju.

BnF, Mss, NAF 16325, f. 179-180
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « éveillé ».
b) « le temps c’est bien rafraîchi ».
c) « votre corp ».

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