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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 30 novembre [18]68, lundi matin, 8 h

Bonjour, mon doux adoré. J’espère que tu as passé une bonne nuit et que tu ne t’es pas levé à cinq heures du matin comme tu t’en étais menacé hier soir. À force de surmener ton activité, tu pourrais bien la cesser et même la tuer sous toi. Cette crainte, je ne suis pas seule à l’avoir mais je voudrais que tu tinssesa compte de mes inquiétudes en te prenant en pitié toi-même en t’accordant plus de sommeil et plus de repos. Quant à moi qui ai tout le temps possible de me dorloterb, j’ai la stupidité d’en passer la plus grande partie à geindre et à souffrir. Cette nuit encore j’ai été réveilléec plusieurs fois et longtemps par mes douleurs de bras. Ce matin je vais essayer de prendre un bain. S’il ne me calme pas, il me lavera. Ce sera toujours ça de gagné. Le temps qui était cette nuit au vent à outrance tourne à la pluie ce matin. Tous ces changements brusques de température ne contribuent pas peu, je crois, à asticoter mes bobos. Mais le baromètre a beau faire, je lui tiendrai tête. J’ai pour cela un moyen infaillible, c’est de t’aimer, t’aimer, t’aimer fixement et imperturbablement et immuablement.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 329
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tu tinsse ».
b) « me dorloter ».
c) « j’ai été réveillé ».

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