18 septembre 1868

Bruxelles, 18 septembre 1868, vendredi après-midi, 2 h. ½

Où en es-tu de ton rhume, mon pauvre bien-aimé ? Comment s’est passé ta nuit ? C’est ce que tu me diras bientôt, je l’espère. En attendant, moi j’ai passé une très bonne nuit sans que mon rhume en soit sensiblement modifié. Depuis tantôt je suis très mal à mon aise. Je crois que c’est encore un dernier effort de ma stupide grippe mais elle aura beau faire, il faudra bien qu’elle me cède un jour ou l’autre. J’espérais presque que tu viendrais me chercher pour faire un petit tour en voiture avant que le soleil n’ait perdu de sa force, mais je crains que tu sois retenu par Rochefort ou par d’autres allants et venants. J’en ai déjà pris mon parti parce qu’avant tout, je ne veux pas ajouter le souci de mes promenades au tracas de tes affaires sérieuses. Justement te voilà. Quel bonheur ! Je vais donc pouvoir t’aimer de près et en nature.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 259
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette