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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 juin 1874

Paris, 4 juin [18]74, jeudi matin, 9 h.

Je te donne mon bonjour à tout hasard, mon cher vagabond, tant pis s’il s’égare en route, la perte ne sera pas grande. Je viens d’apprendre d’excellentes nouvelles [1] de ton cher Petit Georges, ce qui me prédispose à tous les optimismes du cœur et de l’âme. J’espère que cette bonne disposition ne sera pas troublée de toute la journée par quelque triste déception. En attendant, je viens de porter chez toi, en même temps que Le Rappel, une déclaration d… principe d’une jeune admiratrice qui demande ton portrait pour première faveur, le reste viendra après, bien entendu. Jusqu’à présent, je continue d’être très gaie et même de trouver que je suis la plus heureuse, c’est-à-dire la plus aimée des femmes. Tu me diras tantôt ce qu’il y a de vrai dans ce mirage volontaire. En attendant, je t’aime moi pour de vrai [2] et pour de bon et je suis prête à te le prouver jusqu’à la mort inclusivement.

BnF, Mss, NAF 16395, f. 99
Transcription de Véronique Heute assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Hugo notait, le mois précédent : « 8 mai. ― […] (Georges est souffrant d’un rhumatisme.) […] », « 24 mai. ― Vers dix heures, l’état de Petit Georges a empiré. Le rhumatisme s’est porté au cœur. On a posé un vésicatoire. Le docteur Sée, inquiet, a dit : Il y a encore de l’espoir. Angoisse profonde. Vers onze heures, la douleur a cessé. L’enfant a souri. Nous espérons. » et « 25 mai. ― Nous avons promené Jeanne au Jardin des Plantes. En rentrant nous avons trouvé les docteurs Sée, Allix et Naquet en consultation. Georges va toujours mieux. Son lit est couvert de jouets. » (CFL, t. XV-XVI, p. 849 sq.).

[2« Pour de vrai » : expression que Juliette Drouet emploie souvent en citant sa petite-nièce, Marguerite, la fille de Louis Koch (Gérard Pouchain et Robert Sabourin, Juliette Drouet ou « la dépaysée », Paris, Fayard, 1992, p. 329).

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