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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 septembre [1836], mardi après-midi, 3 h. ½

Mon cher petit homme je vous aime, voilà. Je suis encore dans le simple appareil d’une femme qui fait son ménage [1], parce que j’ai fait des raccommodages à n’en plus finir pour vous, pour Claire et pour moi. Je suis toujours un peu souffrante. Mais je vous le répète je vous aime. Jour on jour je viens à chaque instant voir votre cher petit portrait que j’aime de plus en plus. Vous avez vraiment bien fait de me le donner. Mon cher petit bien-aimé ça ne m’empêche pas de sentir votre absence. Mais cela fait que je peux vous parler vous toucher et vous baiser, c’est une consolation.
Ha ! ça, mon cher petit bijou, n’oubliez pas que vous avez promis à une petite fille un spectacle ce soir et que si vous lui manquiez de parole vous l’attraperiez beaucoup.
Je vous aime mon Toto, vous êtes encore une fameuse bête de ne pas vouloir que je m’informe de l’heure à laquelle vous revenez de Fourqueux [2] et de vouloir que je ne grognasse pas un petit peu. C’est comme si [vous] vouliez que je ne vous aime pas.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16327, f. 346-347
Transcription de Nicole Savy

Notes

[1Réécriture parodique de Racine (Britannicus) où Néron évoque Junie aperçue « Dans le simple appareil / D’une femme qu’on vient d’arracher au sommeil ».

[2Depuis l’été, Victor a loué une maison à Fourqueux, entre Saint-Germain-en-Laye et Marly-le-Roi, pour sa famille et ses amis. Il y fait des allers et retours fréquents depuis la Place royale.

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