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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 25 décembre 1852, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour avec la joie inquiète de déjeuner peut-être avec toi ce matin. Tant que l’heure convenue ne sera pas passée, je serai entre le zist du bonheur et le zest de la déception. Affreuse position et qui me fait souhaiter pour la première fois de ma vie de ne pas te voir si tôt. En attendant que mon sort et celui de mon oie se décide, je prépare tout comme si j’étais sûre de mon fait. Dieu veuille que cette confiance ne me porte pas malheur. Je ne t’en serais pas moins reconnaissante pour en avoir eu l’idée mais je crois que je ne pardonnerais pas à l’obstacle qui s’opposerait à la réalisation de ce charmant projet. Encore une heure et demie et je serai la plus mystifiée ou la plus heureuse des Juju. En attendant je suis sur le gril de l’impatience. Pourvu que mon oie puisse faire FOUR en votre honneur, c’est tout ce que je demande au Bonhomme Noël. Ô mon cher petit Toto, ne viens pas avant 11 h. je t’en prie, je t’en supplie. Tu ne sais pas le chagrin que cela me ferait si tu me retirais cette joie après me l’avoir fait espérer pendant quinze heures. D’ailleurs je ne t’ouvrirai que lorsque le couvert sera mis. L’oie est tirée, il faut la boire, je ne connais que ça.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16372, f. 311-312
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Florence Naugrette

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