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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 mars 1872

Paris, 16 mars [18]72, samedi soir, 5 [h.]

Je suis encore en retard, mon cher bien-aimé, et pourtant je me démène comme un diable depuis le moment où je me lève jusqu’à celui où je me couche. Toujours est-il que je n’avance à rien qu’à t’aimer comme un nègre. En revanche, toi, tu profites de tous les instants pour faire merveilles sur merveilles et chefs-d’œuvres sur chefs-d’œuvres ; à chacun son lot, c’est juste, et je ne réclame pas, pas si bête ! Il paraît que nous n’aurons pas le citoyen Busnach à dîner ce soir. Je regrette qu’on ne me l’ait pas fait savoir plus tôt pour modifier le menu. D’autre part, je remarque que l’excellent Allix [1] devient de plus en plus rare. Espérons qu’il n’est pas malade. Ce jeune homme t’est si entièrement et si délicatement dévoué que je l’en aime bien sincèrement et je serais bien fâchée s’il lui arrivait malheur. À ce propos de dévouement et d’admiration, je viens de recevoir de Louis [2] une lettre enthousiaste sur Actes et Paroles. En voilà un qui, lui aussi, serait heureux et fier de se dévouer à toi corps, cœur et âme. En attendant que l’occasion s’en présente pour lui, moi je t’adore immuablement.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 75
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Il s’agit d’Émile Allix, qui soigne Adèle, et est un habitué de la table de Hugo.

[2Louis Koch, neveu de Juliette Drouet.

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