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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 8 janvier 1852, jeudi après-midi, 1 h. ½

Je ne sais pas pourquoi tu t’obstinesa à ne pas me dire la vérité, toute la vérité, mon pauvre bien-aimé, si, comme je l’espère encore, tu n’es pas le plus coupable et le plus incompréhensible des hommes. Le bon Dieu ne veut pas qu’aucune des choses qui tiennent à ta loyauté, à ta fidélité, à ton amour et à mon bonheur restent cachées pour moi et c’est pour cela qu’il me les montre toutes au fur et à mesure qu’elles se produisent sans que je les cherche ou que je puisse m’y soustraire. Aujourd’hui, en prenant du papier dans ton tiroir, mes yeux sont tombés sur ces mots : « je vais mettre moi-même la lettre pour madame D… à la poste [1].
O mon pauvre bien-aimé, si tu avais pu voir l’effet que ces deux lignes ont produit sur moi, quel que soit le motif qui t’a fait agir, quelles queb soient les raisons qui te commandent de me tromper au profit d’une autre, tu te serais jugé le plus cruel, le plus coupable et le plus misérable des hommes de m’imposer un pareil supplice et d’aussi atroces souffrances en échange de l’amour le plus pur, le plus tendre, le plus honnête et le plus dévoué et le plus désintéressé qui soit.

BnF, Mss, NAF 16370, f. 11-12 (recto)
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Florence Naugrette

Notes

[1S’agit-t-il de Léonie d’Aunet (Biard), qui cherche à venir rejoindre Hugo, ce à quoi celui-ci s’oppose au point de demander à sa femme de l’aider à l’en dissuader ?

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