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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 janvier 1862, jeudi matin, 8 h.

Bonjour, mon adoré, bonjour de toute mon âme. Je ne sais pas si tu es encore couché ou si tu tiens ta fenêtre fermée contre le brouillard ? Mais j’espère, dans tous les cas, que tu as passé une bonne nuit et que tu te portes bien ce matin. Tu sais, mon doux adoré, que c’est convenu entre nous qu’il faut que nos deux santés aillent de front comme nos deux amours pour arriver ensemble au but suprême : l’éternité. Pour cela, il faut vivre ensemble côte à côte, dormir……a aux mêmes heures, sinon près l’un de l’autre, et se très bien porter autant l’un que l’autre. Aussi je m’offre d’être le moniteur de ton repos, de ta santé, de ton bonheur, dans cette association, je dirais presque Enseignement mutuel. Ah ! Voilà que tu as ouvert ta fenêtre. Mais tu as disparu avant que je n’aie pu saisir ton regard au passage ! Comme il fait très froid et que j’ai la prétention de te donner des leçons de prudence, je referme ma fenêtre, me réservant de te couvrir de tendresses et de baisers tantôt, quand je te verrai. Jusque là, je t’adore dans mon for intérieur b.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16383, f. 3
Transcription de Sandra Glatigny assistée de Guy Rosa

a) Les six points de suspension courent jusqu’au bout de la ligne.
b) « fors intérieur ».

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