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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 juillet [18]63, mercredi, 4 h. après-midi

J’hésite à t’écrire, mon pauvre bien-aimé, car je sens que tu es mal disposé pour tout ce que je te dis. Cela doit être ma faute, évidemment, mais comme je suis trop maladroite pour trouver tout de suite ce qui te déplaît dans mes paroles, je trouverais prudent à moi de m’abstenir jusqu’à ce que je sois bien sûre de ne pas t’irriter en te parlant. J’espère que cela ne se fera pas attendre très longtemps et que je pourrai te parler sans contrainte et t’aimer sans avoir le cœur serré et triste comme en ce moment. D’ailleurs, voilà le soleil revenu. Tu n’as plus le droit d’être mécontent ni impatient. Quant à moi, mon cher petit homme, je suis à ta disposition pour sortir quand tu veux à moins que tu n’aies [pas du  ?] tout temps jusqu’au dîner, ce qui serait bien [illis.] t’ayant refusé ce matin la promenade en voiture, promenade que les COURSES d’aujourd’hui ont renduea impossible [trois lignes illisibles] seulement dans mon trouble j’ai oublié de te dire que je serais très heureuse [illis.] partir avec toi [plusieurs mots illisibles] mais comme il n’y a que moi de privée dans tout cela je [deux lignes illisibles]. Je n’ai pas le temps de te remercier de toute la peine que tu prends pour me faire un beau logis parce que je ne te vois presque plus en tête-à-tête. J’ai oublié aussi de te dire hier que j’avais reçu une lettre pour toi à l’occasion de ta fête de cette pauvre vieille Ledon qui t’offre sa reconnaissance et ses respects. Enfin j’aurai à t’entretenir de l’aparté que j’ai eu hier avec Kesler sur mon escalier, lequel Kesler, comme toujours, s’évertue à attacher toutes sortes de grelots là où il n’y en aurait peut-être pas besoin, du reste à bonne intention, je le reconnais enfin, mon [trois lignes illisibles]. [Je suis épanchée  ?], tout mon cœur danse sur ce mot : je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 193
Transcription de Gérard Pouchain

a) « rendus ».

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