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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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24 septembre [1837], dimanche, midi ¾

Oui mon cher adoré, je vous trouve adorablement beau, bon et charmant. Et je le dis tout haut à qui veut l’entendre. Vous avez très bien fait de venir hier au soir car j’avais bien faim et bien soif de vous. J’espère que vous viendrez un peu aujourd’hui me voir malgré mes convives. Et puis ce soir je compte tout à fait sur vous. Arrangez-vous donc pour venir le plus tôt possible. J’ai bien des choses à faire d’ici à deux heures mais il m’aurait été impossible de ne pas commencer par vous. Et pourtant mon cher petit homme vous ne vous souciez guère de ce que je peux gribouiller deux fois par jour pas plus de ce que je sens, vous présent ou vous absent. Allez, vous ne m’aimez pas comme je vous aime, il s’en faut bien du tout au tout. Vous êtes un méchant Toto, voilà ce que vous êtes. Je vous donnerai ce soir des coquillages pour mes chers petits enfants que j’aime de tout mon cœur. Jour pa, jour man. Je vous donne mon cœur, mon âme, prenez-les s’il vous plaît afina qu’aucune créature ne les puisse posséder que vous seul. À bientôt, n’est-ce pas ?

Juliette

BnF, Mss, NAF 16331, f. 201-202
Transcription de Sylviane Robardey-Eppstein

a) « à fin ».


24 septembre [1837], dimanche soir, 11 h.

Tout mon monde est parti, mon cher adoré, et j’en profite pour t’écrire que je t’aime et que jamais je ne pense plus à toi que lorsque j’ai des sujets de distraction. Je croyais et je crois encore que tu viendras ce soir. Est-ce que ce ne sera pas vrai ? Ce serait bien malheureux pour moi qui ai compté sur ce bonheur toute la soirée, et qui à cause de cela n’ai pris aucun plaisir ni aucun bonheur pour être touta entière à celui de te voir et de te caresser.
Mme Krafft me fait demander comme un service une loge au Français pour jeudi de cette semaine. Je ne sais vraiment pas comment tu pourras la lui donner et j’ai prié Mme Pierceau de la pressentir là-dessus.
Mon père [1] m’a apporté une lettre de ma sœur [2] que tu verras et une boîte de coquillages dont les plus beaux ont déjà été mis de côté pour toi. Vous voyez bien cher Toto que toujours on pense à vous et que toujours on vous aime. On c’est-à-dire MOI. Je t’aime, oui je t’aime. Si tu viens ce soir tu verras bien. Soir pa, soir man. Je baise vos lèvres, vos dents, vos yeux, vos cheveux sans en oublier un seul.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16331, f. 203-204
Transcription de Sylviane Robardey-Eppstein

a) « toute ».

Notes

[1Il s’agit de René-Henry Drouet, le « père de cœur » de Juliette.

[2Il s’agit de Renée, qui vit à Brest.

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