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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 novembre 1855, samedi, midi ½

Même en saisissant toutes les raisons d’être avec toi, mon cher bien-aimé, je te vois bien peu. Les heures de bonheur vont toujours diminuant pour moi et bientôt il ne fera plus jour ni joie dans mon pauvre cœur. Si j’avais su que Mlle ALLIX dût rester quatre jours ici, je ne t’aurais pas concédé aussi généreusement mon vendredi car il est évident que ce n’est pas une soirée de plus ou de moins passée avec cette demoiselle au milieu de tous les tiens qui peut empêcher ces inconvénients, s’il y en a à ton absence lorsqu’elle est là, ou créer beaucoup de sécurité pour les relations de ta famille avec cette demoiselle lorsque tu y assistesa. Justement je viens d’avoir la visite de Mlle ALLIX mais en présence du couple Préveraud, de sorte qu’il n’y a pas eu d’autres sujets de conversations que ceux qui nous sont communs à tous : Jersey et les reins cassés du vieux gredin de Lemoine ; Guernesey et les lubies de Jules Allix [1]. Quant à Hauteville House, beaucoup de compliments. Voilà tout. Elle tenait en main la copire de Charles [2] et un paquet de plantes pour le susdit Charles envoyé en cadeau par Sonders, le jardinier de Jersey et de Marine-Terrace. Du reste, il paraît que le SIEUR ROSE, continue son genre d’exaction et qu’il redemande des tas de livres... sterlings sous les prétextes les plus absurdes et les plus invraisemblables, ce qui prouve combien ta lettre a fait d’effet sur sa conscience scrupuleuse [3]. En attendant, je vous aime et je voudrais tâcher de prendre un bain avant le dîner car je souffre toujours un peu. Pour cela je vais me dépêcher de finir l’affaire de Charles. De ton côté, mon cher petit homme, tu serais bien gentil de venir de bonne heure pour que j’aie le temps de te voir et d’être heureuse. Jusque-là je serai assez mouzonne.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16376, f. 370-371
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

a) « assiste ».

Notes

[1Jules Allix était un chercheur extravagant Sa crise de démence avait mis fin aux expériences spirites du clan Hugo. L’altercation entre Lemoinne et Philippe Asplet est évoquée dans la lettre du 16 novembre.

[2Copie du manuscrit de Charles Hugo déjà évoquée dans la lettre du 23 novembre.

[3Victor Hugo n’a noté aucun envoi d’argent dans ses agendas à T. Rose.

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