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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 6 juillet 1855, vendredi matin, 6 h.

Cher adoré, je mets le bonheur et la joie de toute cette journée sous l’invocation de mon amour. J’espère que rien ne prévaudra contre ce mot cabalistique : JE T’AIME. Dans cette confiance je m’épêche de faire mes petites affaires pour ne pas perdre une minute de toi et de soleil. Je viens de voir passer Asplet [1] allant au bain. Nous nous sommes dit bonjour de loin. À propos d’Asplet, il faudra laisser au cocher le temps de dîner vers les deux heures et peut-être encore de redîner à six heures selon l’habitude jersiaise. Il serait peut-être utile même de lui donner d’avance son pourboire. Tu décidera cela tantôt. En attendant, nous nous étions bien mépris sur les dispositions de réconciliation des Charrassin à l’endroit de Dulac. Fichtre quelle rancune ! Je tâcherai de ne pas m’y frotter. Du reste, elle est partie seule avec son petit garçon à neuf heures et demi, n’ayant pas eu la patience d’attendre son domestique qui est arrivé cinq minutes après. De tout quoi, je vous fais mon rapport et séquestre votre belle bouche pour y loger tous mes baisers.

Juliette

BNF, MSS, NAF 16376, f. 269-270
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

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