Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1867 > Juillet > 12

Guernesey, 12 juillet [18]67, vendredi matin, 5 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé. J’espère que tu n’es pas encore levé. Je pourrais bien m’en aller assurer tout de suite mais il faudrait réveiller la pauvre Suzanne qui dort encore, probablement à cause du surcroît de fatigue que lui donne notre départ. Quant à moi, j’ai dormi vite et bien et je me porte on ne peut mieux ce matin. Quelle charmante hospitalité tu m’as donnée hier, mon grand adoré. Quelle belle maison, mais quel dommagea que ses habitants naturels soient absents ! Quant à moi, sans vouloir parodier le Doge de Venise s’étonnant de sa présence à Versailles [1], j’étais fort émue hier de me voir assise encore une fois à ta table. J’ai senti plus d’une fois les larmes me monter aux yeux d’attendrissement pour ta grandeur solitaire et pour ta bonté sublime, et j’appelais intérieurement de toute mon âme la présence des êtres aimés et joyeux de ta chair et de ton sang. J’ai hâte maintenant que nous partions. J’ai hâte que tu sois heureux. J’ai hâte que tu sois bénis par les tiens comme tu l’es par moi en ce moment.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 185
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « quelle dommage ».

Notes

[1 À élucider.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne