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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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BnF, Mss, NAF 16323, f. 07-08 / 5 janvier ?

Lundi, 9 h. ¼ du matin
[Lundi 5 janvier 1835]

On m’apporte à présent votre lettre écrite hier à 1 h. [1] D’après le témoignage de mes yeux, je dois croire que votre médecin vous aura permis de sortir – Je désire pour vous que le mieux se soutienne. Dans tous les cas, je vois que vous supportez patiemment et joyeusement la vie d’un malade sédentaire.
Adieu. Bon courage, bonne santé.

Juliette

Je n’ai pas besoin de vous dire que la rencontre d’hier au soir a été l’effet du hasarda malheureux qui me poursuit dans toute ma vie. Je vous croyais sorti, il me semblait que vous aviez pris du côté de la rue Royale. Je voulais m’en assurer. Vous avez vu ce qui est arrivé. J’étais là depuis 6 h. ½ –

[Adresse]
8e [2]

BnF, Mss, NAF 16323, f. 7-8
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistée de Florence Naugrette

a) « hazard ».

Notes

[1L’évocation d’une lettre de Victor Hugo écrite à une heure (dans la nuit du dimanche au lundi) pourrait faire référence à une lettre datée par Jean Gaudon, du lundi 5 janvier 1835 : « Et qui résisterait à tes adorables lettres, Juliette ! Je viens de les lire, de les relire, de les dévorer de baisers comme j’en dévorerais ta bouche si je te tenais là. Je t’aime. Tu vois bien que je t’aime. Est-ce que tout n’est pas là ? Oh oui, je te demande bien pardon à genoux et du fond du cœur et du fond de l’âme de toutes mes injustices. Je voudrais avoir là comme tout à l’heure ton pied, ton pied charmant, ton pied nu, ta main, tes yeux et tes lèvres sous mes lèvres. Je te dirais toutes ces choses qui ne se disent qu’avec des sourires et des baisers. Oh ! je souffre bien souvent, va, plains-moi. Mais je t’aime. Aime-moi ! / Tes lettres sont ravissantes. Ma vie est faite des regards que me donnent tes yeux, des sourires que me donne ta bouche, des pensées que me donne ta journée, des rêves que me donne ta nuit. Dors bien cette nuit. Dors. Je pense que tu t’endors en ce moment. Je voudrais que tu visses cette lettre en songe, et le regard avec lequel j’ai lu les tiennes et le cœur avec lequel je t’écris celle-ci. Je te baise mille fois, Juliette bien-aimée, dans toutes les parties de ton corps, car il me semble que partout sur ton corps je sens la place de ton cœur comme partout dans ma vie je sens la place de mon amour. Je t’aime. Tu es ma joie. » (édition de Jean Gaudon, ouvrage cité, p. 65). Cette présente lettre de Juliette pourrait donc avoir été écrite le lundi 5 janvier 1835.

[2Il est probable qu’en débutant une nouvelle année, Juliette ait décidé de numéroter ses lettres. Il se pourrait que Hugo en soit l’instigateur pour un souci de classement.

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