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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 23 novembre 1862, dimanche soir, 4 h.

Tu vois par l’heure de ma restitus que j’ai eu encore beaucoup à remuer dans ma maison aujourd’hui, mon cher petit homme, grâce à la messe et à la promenade de Suzanne que je suis loin de blâmer et de regretter, au contraire, car il est bon hygiéniquement et moralement que la pauvre fille fasse de temps en temps ces deux exercices du corps et de l’esprit. Quant à moi, il est utile et sain que je m’emploie le plus possible pour tâcher de me faire illusion, si c’est possible, sur ma raison d’être en ce monde. Cependant, quoique j’aie bien monté et bien descendu mon escalier aujourd’hui, je ne suis pas bien sûre d’être parfaitement en règle envers les conditions d’utilité auxquellesa j’aspire. J’ai eu beau découper tes deux épreuves [1], allumer ton feu, préparer ta lampe, cela ne me suffit pas pour me croire des droits immuables à ton amour. Il me faudrait encore autre chose que je n’ai pas, que je n’ai plus et que je n’aurai jamais, hélas ! Mais cela ne m’empêche pas de te bénir et de t’adorer.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 248
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « aux quelles ».

Notes

[1Toujours celles, vraisemblablement, de la lettre au pasteur Bost (Genève et la peine de mort, éd. citée, voir la lettre du 18 novembre).

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