28 avril 1862

Guernesey, 28 avril 1862, 7 h. ½

Bonjour mon cher petit homme, bonjour, je t’aime, voilà mon oraison dominicale quotidienne. [Après cela  ?] ma restitus peut tirer l’échelle car ce qui lui reste à dire n’est plus que le même mot avec les six cent milliards neuf cent quatre-vingt millions sept cent vingt mille quatre cent vingt-cinq [mille ?] intonations variées de : bonjour [Martin  ?]. Moi, je les résume toutes dans un ut dièse formidable qui va de mon âme [illis.] dans [plusieurs mots illisibles] chromatique [plusieurs mots illisibles] tout mon CHŒUR. Autre guitare, il fait un temps splendide, le soleil rit à se tordre les rayons, les oiseaux s’aiment à ventre déboutonné, les jardins sont remplis de rendez-vous galants et parfumés. Vous seul pioncez dans votre lit comme un… paresseux… Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux vous coucher moins tard et vous lever plus tôt ? Tout le monde y gagnerait et vos yeux aussi et le printemps se sentant regardé par vous se mettrait au port d’arme et en grande tenue pour vous.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 107
Transcription de Julia Wahl, assistée de Florence Naugrette