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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 avril 1862, jeudi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour de tout mon cœur et malgré la pluie qui nous privera, je le crains, de notre ravissante promenade tantôt. En attendant, je n’en fais pas moins tout ce qu’il faut pour être prête à une heure tantôt. Il paraît, mon cher adoré, que le Bonaparte n’a pas donné suite à sa monstrueuse rage et que les MISÉRABLES continuent leur marche triomphale sans encombre jusqu’à présent, d’après ce que j’en ai su de Madame Chenay. Il serait d’ailleurs je crois dangereux pour le SYSTÈME d’essayer de reprendre au lion parisien ce morceau de génie tout frais qu’il tient entre les dents et dont il voudra dévorer jusqu’à la dernière lettre. Du reste, le courrier d’aujourd’hui t’apportera probablement quelque éclaircissement sur ce fait dont l’énoncé seul est un délit de lèse-humanité. Mais quoi qu’on fasse, quoi que tententa les hideux bonshommes qui fourragent la France depuis 10 ans, ilsb ne parviendront qu’à faire monter plus haut dans les nues ce livre ailé et lumineux comme neige. Ce livre est le tabernacle de l’avenir et frappera de mort quiconque osera porter une main profane dessus.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 96
Transcription de Julia Wahl, assistée de Florence Naugrette

a) « tente ».
b) « il ».

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